Origine et histoire du Château de Lastours
Les ruines du château de Lastours se dressent sur la commune de Rilhac-Lastours, dans les monts de Châlus, au cœur du pays des feuillardiers, le long de la route Richard-Cœur-de-Lion. Le plan cadastral du début du XIXe siècle montre un tracé pentagonal composé de quatre tours rondes et d'un donjon à l'est, reliés par des murailles et des défenses à l'ouest. À la Révolution, le château fut pillé puis démoli, et il servit, au XIXe siècle, de carrière de pierres. Aujourd'hui subsistent au nord des vestiges de la grosse tour ronde et des murailles, à l'ouest des murs et tourelles de défense, au sud deux grosses tours rondes flanquant la porte d'entrée et, à l'est, le donjon roman. Le donjon, attribué au XIe siècle, s'élève à 26 mètres; sa partie inférieure et les murs qui le reliaient au reste de l'enceinte se sont effondrés. À la fin du XIXe siècle, les fossés étaient encore remplis d'eau. Le site occupe une position stratégique entre Limousin et Périgord et présente des traces d'occupation très anciennes, avec des vestiges remontant jusqu'à 8 000 av. J.-C. On relève également les traces de deux enceintes fortifiées antérieures, une enceinte celtique de forme elliptique et un camp romain de plan carré. À partir du Xe siècle, les terres appartiennent à la famille de Lastours, qui fait édifier trois mottes castrales. La motte Sainte-Marguerite, la plus ancienne, est encore entourée d'un léger fossé et porte depuis 1488 l'église paroissiale de Lastours; la motte dite « à étrave », plus petite et datée du XIIIe siècle, a conservé son fossé et sa basse-cour; la motte du donjon, plus réduite, a servi de support aux fondations du château. Une terrasse carrée de dix mètres de côté, entourée de fossés, est également présente et aurait pu jouer un rôle défensif. Le donjon, lié à l'abandon de la motte Sainte-Marguerite au XIIe siècle, est bâti sur les fondations d'une des mottes; tour carrée à contreforts, il mesure 20 mètres de haut sur 9 mètres de large et comprend quatre étages, des cheminées et des baies à sièges. Le dernier étage était couvert de mâchicoulis jusqu'en 2011; les deux premiers étages sont originels, tandis que les deux étages supérieurs ont été édifiés pendant la guerre de Cent Ans. Au XIVe siècle, un édifice comparable à un second donjon, pourvu de meurtrières en forme de croix, est construit et sera incorporé au corps de logis. Vers 1500 un premier corps de logis à l'ouest est édifié en prolongement de cet ouvrage et se termine par une grande tour en fer à cheval équipée de latrines, de grandes baies et de cheminées; vers 1520 un second corps de logis au nord, plus vaste, prend la forme d'un bâtiment rectangulaire flanqué de deux tours circulaires aux angles. Entre 1525 et 1530, l'enceinte sud est construite, complétée par une tour centrale et une porte massive ouvrant sur la cour, de sorte que le donjon se retrouve entouré par les corps de logis et l'enceinte, formant une vaste cour. Des canonnières furent ajoutées sur les tours au XVIIe siècle, et le château a peut‑être été reconstruit au XIIIe siècle. Inscrit aux monuments historiques depuis le 6 août 1956, il fait depuis 1970 l'objet d'une restauration conduite par une association de bénévoles et accueille régulièrement des fêtes médiévales pendant les vacances d'été. Parmi les personnages qui lui sont liés figurent Gulferius, Guy et Gouffier de Lastours.